Londres intérim
Maître de conférences à la London School of Economics, Kirsten Schulze étudie les conflits, et plus particulièrement celui d'Irlande du Nord.
Pourquoi les dernières offres de l'IRA n'ont-elles pas convaincu les protestants unionistes de reprendre les négociations?
Aujourd'hui, les unionistes ont besoin de transparence afin de restaurer la confiance de leurs troupes dans le processus de paix. Transparence et confiance sont les deux mots-clés pour comprendre leur attitude. Les propositions de l'IRA sur les méthodes de neutralisation de son arsenal et un éventuel calendrier sont trop teintées de secret et semblent exclusivement réservées à la commission internationale chargée du désarmement. Les unionistes ne supportent pas d'être ainsi laissés à l'écart.
L'accord de paix de 1998 est jugé plutôt flou sur le sujet, qu'en est-il réellement?
L'accord du vendredi saint est en fait très clair. Il stipulait que la neutralisation des arsenaux devait être achevée dans les faits avant le 22 mai 2000. Cette date butoir a fait l'objet de nombreuses extensions et suscité des crises. Il faut se souvenir que David Trimble avait déjà démissionné en février 2000 sur la question du désarmement de l'IRA et qu'à l'époque, Peter Mandelson (secrétaire d'Etat du gouvernement britannique pour l'Irlande du Nord) avait réussi à le faire revenir sur sa décision après avoir suspendu les institutions.
Est-ce la raison pour laquelle les parties se polarisent sur la question du désarmement de l'IR