Washington
de notre correspondant
C'est dans un solennel message à la nation, lu jeudi à 21 heures locales depuis son ranch de Crawford (Texas), que George W. Bush a annoncé sa décision d'autoriser le financement public de la recherche sur les cellules souches issues d'embryons humains, tout en le limitant aux seules lignées de cellules déjà développées en laboratoire. Opposé à l'avortement, George W. Bush exclut d'aider la création de nouvelles lignées de cellules, car cela supposerait la destruction de nouveaux embryons. Pour ce qui est des lignées existantes (une soixantaine dans le monde), «la décision sur la vie ou la mort (des embryons, ndlr) a déjà été prise», a argué le Président pour justifier sa position.Pendant dix minutes, très grave, Bush a résumé la difficulté de son dilemme, raconté ses nombreuses consultations, évoqué les espoirs que ces recherches offrent pour la médecine, réaffirmé ses convictions morales: «J'ai pris cette décision avec un grand soin, et je prie pour que ce soit la bonne», a-t-il conclu.
Pressions. Il s'agissait de son premier message adressé aux Américains. Une telle mise en scène peut surprendre sur un sujet scientifique aussi complexe, mais elle est à la mesure, ou plutôt la démesure, du débat public qui l'a précédée. Pour Bush, cette décision était aussi un exercice politique à haut risque: fidèle à sa base la plus conservatrice, il avait promis, pendant la campagne, de ne pas financer les recherches entraînant des destructions d'embryons.