Londres intérim
Jusqu'au samedi 4 août, Glasgow, deuxième ville d'Ecosse, élue la ville la plus «cool» de Grande-Bretagne par le magazine Time Out, faisait surtout parler d'elle pour ses clubs à la mode. On connaissait également ses cités HLM, reliquats de l'ère Thatcher, aperçues dans les films de Ken Loach, mais l'accent écossais entourait la terrible réalité sociale d'un nuage de folklore sympathique. Le cliché s'est brisé dans la nuit de samedi à dimanche.
A minuit, Firsat Yildiz, réfugié kurde de 22 ans, rentre chez lui, accompagné d'un jeune ami de 16 ans. Il vit dans la triste cité de Sighthill et doit emprunter un petit pont enjambant l'autoroute M8. Sur le pont, deux jeunes Ecossais viennent à leur rencontre. Et poignardent Firsat. Celui-ci mourra quelques heures plus tard à l'hôpital. Son compagnon est sous la protection de la police qui traite l'affaire comme un «meurtre raciste». Depuis la tragédie, les langues se délient. Il s'agit en fait de la centième agression, la plus grave, depuis le début de l'année, contre des demandeurs d'asile placés par le Scottish Refugee Council dans des logements sociaux laissés vacants par les Ecossais.
Cohabitation. La cité de Sighthill a en effet très mauvaise réputation. Laissée pratiquement à l'abandon par les services sociaux locaux, elle abrite une communauté d'environ 5000 personnes, composée en majorité de familles vivant en deçà du seuil de pauvreté et ravagées par le chômage, l'alcool et la drogue. Or, quand ces familles on