Skopje envoyé spécial
Les grandes avenues de la capitale macédonienne sont désertes, vidées par la canicule, le week-end et la peur. Une attente résignée face à une situation qui peut basculer d'un moment à l'autre. «Jamais, depuis le début de la crise il y a six mois, nous n'avons été aussi proches de la guerre civile», affirme Antonio Milososki, porte-parole du gouvernement macédonien. Pourtant, c'est lundi prochain que doit être solennellement signé à Skopje l'accord de paix paraphé mercredi par les partis des Slaves-Macédoniens et ceux des Albanais de souche, après de laborieuses négociations sous forte pression des médiateurs occidentaux, François Léotard pour l'Union européenne et James Pardew pour les Etats-Unis. Jour après jour, cette petite ex-république yougoslave de 1,8 million d'habitants (dont 67 % de Macédoniens slaves et 23 % d'Albanais, pour la plupart concentrés au nord-ouest, à la frontière de l'Albanie et du Kosovo) semble glisser vers le pire.
Embuscade. Sept soldats macédoniens ont été tués vendredi par l'explosion deux mines antichars, sur une petite route à 15 km au nord de Skopje, au moment même où se déroulaient à Prilep (sud) les funérailles de huit réservistes et deux officiers tombés mercredi dans une embuscade de la guérilla albanaise. Jamais, depuis février, il n'y avait eu autant de victimes du côté macédonien. Les hélicoptères de combat de l'armée ont à nouveau survolé vendredi matin Tetovo, deuxième ville du pays, peuplée en grande majorité d'A