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Libération

Oints et parfumés avant le «martyre»

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La préparation des poseurs de bombes obéit à un rituel.
publié le 11 août 2001 à 0h23

Jérusalem envoyé spécial

En exécutant deux responsables de la branche politique du mouvement islamiste Hamas, le 31 juillet, à Naplouse, les services de sécurité israéliens visaient tout particulièrement des religieux connus pour préparer à la mort les futurs kamikazes palestiniens. Selon une source officielle israélienne, l'un d'eux, cheikh Jamal Mansour, avait notamment mission de recueillir leurs dernières paroles et de filmer leurs derniers moments. Ce sont ces vidéos qui servent ensuite à effrayer la population israélienne, à susciter de nouvelles vocations au «martyre» auprès de la jeunesse palestinienne et à réconforter leurs familles. Dès que l'attentat suicide est commis, des affiches sont aussitôt tirées et remises à leurs proches. Il n'est pas rare qu'on les retrouve dans toutes les pièces de la maison familiale.

«Jardin des délices». Les volontaires pour le «martyre» font en effet l'objet d'une véritable préparation liturgique. Avant l'attentat, les corps sont oints et parfumés. Souvent, leurs vêtements n'ont jamais été portés, et parfois, ont été achetés le matin même. Il s'agit de véritables noces avec la mort où la dimension sexuelle joue d'ailleurs un rôle déterminant. Ceux qui préparent les jeunes shohada («martyrs») au sacrifice leur promettent notamment qu'une fois dans le «Jardin des délices»ils pourront bénéficier chacun de 70 vierges.

C'est ainsi qu'en se réveillant dans un hôpital israélien, l'un d'eux, gravement blessé par les explosifs qu'il portait, a