Tokyo de notre correspondant
Le Premier ministre japonais, Junichiro Koizumi, a choisi de donner des gages aux nationalistes. Il a visité hier, comme il s'y était engagé, le très controversé temple Yasukuni de Tokyo, dédié aux 2,5 millions de soldats morts depuis 1853, criminels de la dernière guerre compris. Au risque de provoquer une crise avec la Chine et la Corée du Sud, qui s'opposent à toute célébration officielle dans ce mémorial, considéré comme un sanctuaire symbole des agressions passées de l'armée impériale japonaise.
Manifestants. Le numéro un nippon avait d'abord promis de visiter ce lieu de culte de la religion traditionnelle shinto le 15 août, anniversaire de la fin de la guerre du Pacifique célébrée chaque année par une cérémonie en présence de l'empereur. Ce pèlerinage fut en effet longtemps un rituel respecté par tous les chefs de gouvernement japonais, avant d'être abandonné sous les pressions internationales. Il avait été accompli pour la dernière fois en 1985 par le Premier ministre conservateur (et mentor politique de Koizumi) Yasuhiro Nakasone. Koizumi a finalement anticipé de deux jours sa visite pour éviter de heurter davantage Pékin et Séoul. C'est hier après-midi qu'il s'est rendu à Yasukuni, cerné par des milliers de manifestants contenus par la police: «Je souhaitais exprimer mes profondes condoléances à tous ceux qui ont fait le sacrifice de leur vie durant la guerre», a-t-il déclaré avant d'ajouter que son pays «ne devait jamais reprendre le sent