Hubert Védrine a rencontré hier le président Joseph Kabila à Kinshasa. C'était la première visite d'un chef de la diplomatie française en République démocratique du Congo (RDC) depuis la chute de Mobutu, en 1997.
Mais qui est donc Joseph K.? Une «marionnette sans fil» ou la «divine surprise» de Kinshasa? Un pantin manipulé ou le jeune premier de l'Afrique centrale qui sortira l'ex-Zaïre de la «Première Guerre mondiale africaine». A son arrivée au pouvoir, on lui donnait quelques semaines avant de se faire dévorer tout cru par les ogres de la politique congolaise. Près de sept mois plus tard, Joseph Kabila est toujours là...
«Froid comme un Tutsi!» Même les Congolais ont du mal à cerner ce jeune homme au visage impassible et à la moue boudeuse. Ses silences inquiètent, son mutisme est pris pour du dédain. «Il est froid comme un Tutsi!», disent souvent les Kinois avec un mélange de dégoût et de frayeur. On en sait toujours aussi peu à son sujet, mais une chose semble sûre: Joseph n'est que le fils adoptif de Laurent-Désiré, l'enfant d'un compagnon mort au maquis que le chef rebelle a pris sous son aile en épousant la veuve. Contrairement à son père qui recrutait volontiers parmi son ethnie d'origine, les Balubakat du Katanga, Kabila Junior n'a pas assis son pouvoir sur une base ethnique ou familiale. Il a même écarté sans ménagement les «tontons», vieux compagnons de route de son père, à commencer par Gaëtan Kakudji, cousin et ex-ministre de l'Intérieur. Abdoulaye Yerodia, le pi