Washington
de notre correspondant
Le déclin de la criminalité aux Etats-Unis, continu depuis 1992, commence-t-il enfin à avoir des conséquences positives sur le nombre de prisonniers? En publiant ses statistiques pour l'an 2000, le département de la Justice a signalé une légère baisse de la population carcérale au second semestre (- 0,5 %) ce qui n'était pas arrivé depuis... 1972. Durant les années 1990, au nom de la «guerre à la drogue» , le nombre des détenus s'était emballé: + 6 % par an en moyenne, soit une progression totale d'environ 80 % sur la décennie. Fin 2000, on comptait 1 236 476 détenus dans les prisons fédérales et celles des Etats. En y intégrant les centres de détention locaux et ceux pour mineurs, le nombre de personnes derrière les barreaux dépasse au total les deux millions .
Alternatives. Ces statistiques ont soulagé les spécialistes de la justice criminelle, qui, il y a un an, s'interrogeaient sur les chances d'arrêter l'emballement du système. «Cela nous rend prudemment optimistes, même si, sur l'année entière, le nombre de prisonnier a continué à grimper de 1,3 %», commente Jenny Gainsborough, du centre de recherche Sentencing Project. Il est toutefois trop tôt pour parler de «tournant», estime-t-elle. Dans treize Etats, le nombre de prisonniers a diminué, mais dans les prisons fédérales (affaires de drogue, immigration...), il continue de croître rapidement. «Dans les Etats, les responsables politiques subissent la pression des contribuables ce qui n'es