Washington
de notre correspondant
Lorsque Napoleon Beazley a commis son crime, il y a sept ans, il avait 17 ans. Un adolescent décrit comme sympathique, bon élève, star de l'équipe de football de son lycée à Grapeland (Texas). Délégué de sa classe, il était arrivé deuxième à l'élection du lycéen le plus populaire. Mais, pour ne pas être complètement rejeté par les «frangins» noirs de Grapeland, il vendait un peu de crack et zonait avec deux garçons plus âgés, Donald et Cedric Coleman.
Empreintes. Le soir du 19 octobre 1994, leur virée tourne mal: les trois garçons voulaient «détourner» une belle bagnole pour la revendre à Dallas. A Tyler, ils repèrent la Mercedes jaune d'un couple, la suivent, braquent ses occupants dans l'allée de leur garage. Quand le conducteur, John Luttig, un homme d'affaires de 63 ans, ouvre la portière, Napoleon Beazley le tue de deux balles dans la tête. La femme de Luttig se glisse alors sous la voiture et fait la morte. Une empreinte de pied sur l'allée et une empreinte de doigt sur la voiture, retrouvée accidentée quelques centaines de mètres plus loin, conduisent deux mois plus tard les enquêteurs aux meurtriers. Napoleon Beazley est condamné à mort, ses deux camarades à plus de quarante ans de prison.
Sauf une grâce de dernière minute que peut encore accorder le gouverneur du Texas, Beazley, qui a eu 25 ans il y a dix jours, doit être exécuté aujourd'hui par injection de produits chimiques. S'il avait commis son crime ailleurs dans le monde, que ce