L'ambassade de France en Bulgarie est dans la tourmente. A la suite de la découverte d'un trafic, le chef du service des visas a été rappelé et mis en examen par la justice française. Le Quai d'Orsay a par ailleurs mis fin à la mission de l'ambassadeur Dominique Chassard, en fonction depuis deux ans, qui doit rentrer incessamment en France et sera remplacé dès septembre par Jean-Loup Tune, directeur adjoint des Français de l'étranger. L'affaire a été découverte à la suite d'une enquête de la police française sur un réseau de clandestins bulgares. Alerté, le ministère des Affaires étrangères a alors dépêché à Sofia deux missions d'inspection qui n'ont pas été longues à découvrir le pot-aux-roses. Les documents falsifiés pour obtenir le visa français étaient vendus 200 deutschemarks (102,26 euros). Le quartier général du trafic, apparemment contrôlé par la mafia bulgare, était situé dans un café non loin de l'ambassade. Si l'on se fonde sur la hausse du nombre de délivrances des visas, le trafic a dû être juteux: 30000 en 1999, 55000 en 2000.
Les visas entre la France et la Bulgarie ayant été supprimés en avril dernier, les agents bulgares, qui constituaient l'essentiel du personnel du service consulaire, ont été licenciés. Il reste à la justice à cerner le niveau de responsabilité complicité active ou simple négligence du chef du service des visas, mais aussi de ses supérieurs, le consul puis l'ambassadeur. Depuis 1999, huit affaires de ce type ont été découvertes dont qua