Rome de notre correspondant
Guérisseur, exorciste et chanteur de rap, l'exubérant archevêque Emmanuel Milingo est à l'origine d'une bagarre sans précédent entre le Vatican et la secte Moon. Plusieurs fois rappelé à l'ordre dans le passé par ses supérieurs, le fantasque prélat zambien de 71 ans n'a en effet pas hésité à se marier, en mai dernier, sous les auspices du révérend Moon à New York, avec Maria Sung, une Sud-Coréenne de plus de 25 ans sa cadette qu'il n'avait jamais rencontrée auparavant. Depuis, les deux camps se disputent l'archevêque. Pour l'heure, le Vatican, qui a diffusé une lettre du prélat faisant acte de repentance, semble avoir gagné la partie. Mais Milingo, dont on a perdu toute trace depuis plusieurs jours à Rome, n'a ni confirmé ni infirmé.
Après l'avoir dans un premier temps menacé d'excommunication, le Vatican avait mis tout en oeuvre pour récupérer sa brebis égarée. La semaine dernière, Jean Paul II a même accepté de recevoir longuement l'archevêque dans sa résidence d'été de Castel Gandolfo pour lui demander de revenir au bercail, autrement dit de se séparer de son épouse, de renier la secte Moon et de réaffirmer son obédience au pape. L'audience aurait duré plus d'une heure quarante-cinq minutes. Mieux que pour un chef d'Etat !
Risques. L'Eglise catholique prend en fait la chose très au sérieux. Selon le vaticaniste du quotidien Il Corriere della Sera, Luigi Accatoli, la curie romaine «serait en train de se rendre compte que s'il était risqué de donner