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Libération

Une ville de Macédoine à couteaux tirés

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A Debar, le conflit menace la coexistence entre communautés.
publié le 17 août 2001 à 0h25

Debar envoyé spécial

Un policier macédonien a été tué par un franc-tireur de l'UCK, hier dans les faubourgs de Tetovo (nord-ouest). Un premier contingent de l'Otan, de 400 soldats britanniques, arrive à partir d'aujourd'hui pour superviser le désarmement volontaire des rebelles albanais.

Abrité derrière des sacs de sable, le soldat macédonien scrute à la jumelle la plaine du Drim Noir et les crêtes broussailleuses. L'Albanie est juste en face. Les autorités de Skopje dénoncent régulièrement les «infiltrations de groupes terroristes». La dernière aurait eu lieu il y a trois jours, mais la police locale ne commente pas. «Il y a seulement, de temps à autre, des chiens errants qui explosent sur des mines ou des rafales tirées pendant un mariage de l'autre côté de la frontière», assure Fehmi, dont la maison surplombe la frontière, qui passe à moins de 5 km de la petite ville de Debar, chef-lieu de l'extrême ouest de la Macédoine, peuplé de 26000 habitants, aux trois quarts albanais. Depuis le début des troubles, il y a sept mois, la cité n'a pas connu le moindre incident armé. Un modèle de coexistence? Voire. Une paix tendue, fondée sur la dissuasion, l'équilibre de la peur et les intérêts bien compris.

Les autorités macédoniennes savent qu'elles ne peuvent défendre ce chef-lieu isolé dans les montagnes et la centrale électrique qui fournit 30 % des besoins du pays. L'UCK (Armée de libération nationale), la guérilla albanaise, tient à assurer la tranquillité de ses filières d'approv