New Delhi de notre correspondant
Quinze mois après son incarcération, Nicolas n'arrive toujours pas à croire à sa malchance. «On me l'aurait dit que je ne l'aurais pas cru», avoue cet étudiant français de 26 ans. Il était venu passer quelques semaines de vacances en Inde l'an dernier, en quête de dépaysement et de sensations fortes. Un périple qu'entreprennent chaque année des milliers de jeunes Occidentaux, sur les traces de leurs aînés qui, dans les années 60, venaient chercher un autre modèle de vie sur les rives du Gange. Un périple qui, souvent, s'accompagne de consommation de drogue. Le charas, ou haschisch indien, est depuis toujours très réputé chez les consommateurs. De passage à Pahar Ganj, le quartier des routards de la capitale, Nicolas fumait donc tranquillement un joint dans sa chambre d'hôtel. Subitement, descente de police, et le voyage tourne au cauchemar. Arrêté en possession de 50 grammes, il est embarqué au poste de police. Le lendemain, il atterrit à Tihar Jail, la prison de Delhi, qu'il n'a pas quittée depuis.
Nicolas risque aujourd'hui dix ans de prison. Au même titre que Christophe, un autre Français, dont le crime semble pourtant d'une tout autre mesure: 2kg de haschisch, saisis à l'aéroport alors qu'il s'apprêtait à quitter le pays. La loi indienne ne fait pas de distinction entre ces deux cas de figure. En matière de drogues douces, le NDPS Act (Narcotics, Drugs and Psychotropic Substances Act) ne connaît qu'un critère: plus ou moins de 25 grammes. E