Bangkok de notre correspondant
Le nouveau gouvernement indonésien de Megawati Sukarnoputri risque-t-il déjà de se faire épingler par la communauté internationale à cause de l'attitude de ses militaires dans les régions périphériques? Un rapport publié par l'ONG acehnaise Sira (Centre d'information pour le référendum à Aceh) jette une lumière crue sur le dernier épisode de la «sale guerre» qui oppose l'armée à la guérilla séparatiste de la province rebelle d'Aceh, à l'extrémité occidentale de l'archipel.
Enquête. Un massacre a ainsi été perpétré la semaine dernière dans une plantation de palmiers à huile, dans l'est de la province. Djakarta en avait rejeté la responsabilité sur la guérilla séparatiste. Mais le rapport du Sira, s'appuyant sur des témoignages de villageois, affirme que les 31 ouvriers ont été abattus de sang-froid par un groupe de militaires indonésiens. Un autre rapport élaboré par une ONG indépendante corrobore cette thèse. Les deux associations réclament l'ouverture d'une enquête internationale.
Selon le rapport du Sira, un groupe de soldats originaires de Java (l'île principale de l'archipel) a fait irruption, le 9 août, dans la plantation Bumi Flora, au lendemain d'une embuscade la guérilla dans laquelle ils ont perdu plusieurs hommes. Ils auraient séparé les hommes des femmes et des enfants, puis forcé les hommes à se déshabiller avant de tirer dans le groupe d'une cinquantaine d'ouvriers. Trente et un sont morts immédiatement et les blessés ont été transpor