Madrid intérim
Changement de cap politique: le gouvernement régional basque affiche depuis peu la volonté d'en finir avec la kale borroka, la lutte de rue menée par les jeunes activistes proches de l'ETA, qui, de plus en plus, mérite son qualificatif de «guérilla urbaine». Tant le Parti nationaliste basque (PNV, au pouvoir) que la police basque, la Ertzaintza, s'alarment en effet de la dérive violente de ces jeunes «encagoulés», dont une manifestation, prévue vendredi soir à Saint-Sébastien, a été interdite (lire ci-dessous).
Le 4 août, à Portugalete, c'est ainsi «dans une véritable embuscade», selon les termes de Javier Balza, le ministre de l'Intérieur basque, qu'est tombée une patrouille de la Ertzaintza. D'ordinaire, les jeunes de la kale borroka se contentaient de cocktails Molotov jetés sur des banques ou des bâtiments publics symbolisant Madrid ou les acteurs économiques basques «collaborant» avec Madrid. Jusqu'au guet-apens du 4 août. Ayant incendié une banque pour attirer la police, un commando attaquait alors le véhicule des agents basques, arrosés de cocktails Molotov à base d'acide et d'essence. Bilan: deux policiers grièvement brûlés, dont un n'a eu la vie sauve que grâce à un de ses compagnons, qui l'a l'extirpé par la fenêtre de la voiture.
Impunité. La frontière entre «attentat professionnel» de l'ETA et violence urbaine des jeunes radicaux s'amenuise donc. Cette nouvelle phase de la kale borroka est aussi statistique. Sur le seul premier semestre 2001, 240 cas