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Libération

Le putsch de Moscou dans l'indifférence:

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Aucun officiel n'a célébré l'échec du coup d'Etat de 1991.
publié le 20 août 2001 à 0h26

Les Russes ont marqué hier le dixième anniversaire du putsch contre Mikhaïl Gorbatchev dans une certaine indifférence. Une centaine de personnes se sont rassemblées devant la Maison Blanche, siège du Parlement, à l'époque, et haut lieu de la résistance, pour commémorer ces journées qui ont précipité l'éclatement de l'URSS. En vacances, le président Poutine, un ex-agent du KGB qui entretient l'ambiguïté sur le passé, a préféré rester silencieux.

Réhabilitation. Aucune personnalité politique ne figurait parmi les manifestants comme si le souvenir de ce putsch manqué embarrassait. Il est vrai que la Russie n'a pas encore entamé une analyse de son passé. Les putschistes, amnistiés en 1994, ont multiplié les interviews, réclamant leur réhabilitation. «Je ferais probablement la même chose aujourd'hui» si c'était nécessaire, a déclaré le maréchal Dmitri Iazov, alors ministre de la Défense, qui avait donné l'ordre aux chars d'entrer dans Moscou. Désormais conseiller de la principale firme d'exportation d'armes, il a ajouté trouver beaucoup de ressemblance entre le programme des putschistes et celui de Poutine.

Scepticisme. Le 19 août 1991, un groupe de dirigeants conservateurs ­ dont le chef du KGB Vladimir Krioutchkov et le vice-président soviétique Guennadi Ianaiev ­ décrète l'état d'urgence afin de sauver l'URSS menacée par les réformes de Gorbatchev. Plusieurs dizaines de milliers de manifestants affluent vers la Maison Blanche devant laquelle Boris Eltsine, alors président de la