Poroj envoyé spécial
Un ventilateur brasse l'air lourd à côté du corps en grand uniforme, enveloppé dans le drapeau albanais et veillé par une garde d'honneur de l'UCK (Armée de libération nationale, la guérilla albanaise) qui reste impassible devant l'interminable défilé de vieux, de femmes en pleurs ou de compagnons de combat, à Poroj. Ismael Mehmeti, 19 ans, est mort avant-hier après avoir été très gravement touché au dos, jeudi, dans les faubourgs de Tetovo (la principale ville albanaise de Macédoine), au cours d'échanges de tirs avec des policiers macédoniens qui venaient d'abattre un vendeur de pastèques qui leur paraissait suspect. C'était trois jours après la signature de l'accord de paix entre partis macédoniens et albanais.
«Il est impossible d'avoir confiance dans les Slaves», lance un des camarades d'Ismael, comme lui membre de la 112e brigade «Mujdin Aliu», du nom d'un jeune originaire du village, tombé au Kosovo en 1999. Son buste trône sur la place centrale de Poroj. Depuis le début de l'insurrection, ce bourg de 3 000 habitants , sis à trois kilomètres au nord de Tetovo, a été l'une des places fortes de la guérilla, une base logistique essentielle d'où partaient les convois de tracteurs et de chevaux qui approvisionnaient les combattants dans la montagne.
Genre commando. A Poroj comme ailleurs, l'UCK se dit prête à livrer ses armes aux 3 500 soldats de l'Otan, bientôt déployés en Macédoine. «Il faut donner une chance à la paix et la communauté internationale a p