Sur la mappemonde, ce ne sont que des poussières de pays, à peine décelables à l'oeil nu. République ou monarchie, principauté ou duché, ces micro-Etats cultivent leurs particularismes avec ténacité et indépendance.
Aucun poste de douane ni policier en faction. Rien ne marque la frontière sinon une grande banderole de bienvenue dans «l'antique terre de liberté» et le brusque surgissement, de part et d'autre de la route, de dizaines de supermarchés annonçant à grand renfort de pancartes bariolées des prix «discount» et «imbattables» pour des vêtements, des meubles, du matériel hi-fi ou de l'informatique... Sans même s'en être aperçu, l'automobiliste a ainsi pénétré dans les soixante kilomètres carrés du territoire de la petite république de Saint-Marin. La capitale et sa vieille ville fortifiée se dressent en haut d'une cime rocheuse au nom pompeux de mont Titan qui domine de ses 700 mètres la ville italienne de Rimini et les usines à bronzer de la Riviera Adriatica. Murailles crénelées, mâchicoulis, trois grandes tours et vue imprenable: les vacanciers affluent et grimpent dans les ruelles médiévales envahies par les boutiques de souvenirs pour faire le plein d'alcools, de parfums ou de reproductions d'armes anciennes le plus souvent made in China. Bon an mal an, quelque 3,5 millions de touristes viennent dans la république, surtout connue pour ses timbres bariolés qui font les délices des collectionneurs. Sur les murs, des affiches délavées rappellent qu'en juillet, la répub