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Les Maldives en mal d'altitude

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Avec la plupart de ses îles culminant à moins de un mètre, l'archipel tente de se protéger de la montée du niveau des océans.
publié le 21 août 2001 à 0h26

Sur la mappemonde, ce ne sont que des poussières de pays, à peine décelables à l'oeil nu. République ou monarchie, principauté ou duché, ces micro-Etats cultivent leurs particularismes avec ténacité et indépendance.

La pluie est tombée très vite et très fort, juste après l'appel du muezzin. Lycéennes en robe blanche, femmes en shalwar kameez (longue tunique traditionnelle), adolescents en scooter et employés de bureaux accrochés à leur portable, tout le monde s'est réfugié dans les teashops ou sous l'auvent de la mosquée du vendredi. Dans les rues transformées en torrents, seuls des taxis blancs immaculés roulent au ralenti. «Un orage normal en temps de mousson. Pas comme en 1987 et 1994, quand un raz de marée a recouvert l'île et que l'aéroport a été fermé pendant trois jours, raconte Amin, chauffeur de taxi. C'est à cause de ces catastrophes qu'on a construit la Grande Digue de Malé.»

Carte postale. Les Maldives vues d'avion, c'est un incroyable semis de petites îles à perte de vue: palmiers, sable blanc, lagon vert émeraude. Va pour la carte postale... Mais en arrivant à Malé, la capitale, la première chose que l'on voit, c'est une espèce de Lego de béton, à 30 m de la côte, qui brise les vagues tout en laissant passer l'eau. Au bord du rivage, une deuxième barrière, la Grande Digue, encercle l'île. Elle est «censée la protéger contre les raz de marée», précise Amin, dubitatif.

«80 % des îles du pays sont à moins de 1 m au-dessus de la mer. Si le niveau des