Pékin de notre correspondant
Un tiers des 23 millions d'habitants de la Corée du Nord sont censés recevoir une aide alimentaire internationale : celle-ci est au centre d'une polémique qui tient à la nature du régime de Pyongyang, le dernier pouvoir stalinien de la planète. De passage à Pékin à son retour de Corée du Nord, Catherine Bertini, directeur exécutif du Programme alimentaire mondial (PAM), chargée d'acheminer l'aide, a souligné qu'avec la sécheresse qui a sévi, il n'y aurait aucune amélioration de la situation alimentaire du pays cette année, même si, individuellement, les bénéficiaires de l'aide se portent mieux.
Le mois dernier, toutefois, Médecins sans frontières (MSF), sur la base des témoignages de réfugiés parvenus en Chine, avait affirmé que l'aide n'arrivait pas à ses destinataires et que le PAM se montrait complice du «système d'oppression» nord-coréen (Libération du 30 juillet). Dans une interview à Libération à Pékin, Catherine Bertini a défendu son action et affirme que l'aide alimentaire qui passe par le PAM parvient bien à ses destinataires.
Quels moyens avez-vous de le vérifier ?
Nous avons sur place cinquante-six permanents étrangers dans six bureaux, et nous effectuons nos contrôles en rayonnant à partir de là. Nous disons aux Nord-Coréens où nous allons et nous visitons les institutions bénéficiaires (orphelinats, écoles, hôpitaux pédiatriques...), principalement celles qui s'occupent d'enfants. Non seulement nous vérifions dans la mesure du possible q