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Libération

Jouet piégé: Madrid accuse l'ETA

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L'enfant blessé par l'explosion est toujours entre la vie et la mort.
publié le 22 août 2001 à 0h27

La polémique fait rage en Espagne sur l'origine du jouet piégé qui a tué, lundi matin au Pays basque, une femme de 62 ans et grièvement blessé son petit-fils de 16 mois. Opéré pendant huit heures, le petit Jokin Galarraga se débat toujours entre la vie et la mort, les deux yeux crevés et le crâne fracturé. Alors qu'un communiqué du gouvernement régional basque écartait plutôt lundi soir l'hypothèse d'un attentat de l'ETA, le ministre espagnol de l'Intérieur a, lui, une idée sur les coupables : «Même si on n'écarte aucune hypothèse, les services de renseignement du ministère de l'Intérieur indiquent qu'il s'agit d'un acte de kale borroka», la guérilla urbaine menée par les jeunes radicaux pro-ETA, a affirmé hier Mariano Rajoy. Et de rappeler que le jouet ­ une petite voiture chargée de poudre et dotée d'un système de mise à feu ­ avait été abandonné dans un bar de la vieille ville de Saint-Sébastien, après le passage d'une manifestation de l'organisation de jeunesse Segi, proche de l'ETA.

Batasuna, le bras politique de l'ETA, dément formellement, évoquant au contraire un acte de «guerre sale» de l'Etat espagnol pour «criminaliser» les séparatistes basques. Le parti, qui s'abstient toujours de condamner les violences de l'ETA, a cette fois cosigné un communiqué avec l'ensemble des élus municipaux de Saint-Sébastien. A l'appel du chef du gouvernement basque Juan José Ibarretxe, un nationaliste modéré du PNV, des manifestations doivent se tenir ce matin dans toute la région pour