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Libération

Intifada: l'économie ébranlée en Israël.

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La hausse du chômage et l'absence des touristes font chuter l'économie.
publié le 23 août 2001 à 0h27

Jérusalem de notre correspondante

En plein centre de Jérusalem, la rue Messilat Yesharim est si étroite que le moindre attroupement bloque la circulation. «Circulez! Dispersez-vous! Il n'y a personne pour vous surveiller, vous êtes une cible trop tentante pour un terroriste!...», s'écrie un agent de la sécurité. Personne ne bouge. Il est 10 h 30, le bureau de l'emploi ouvre ses portes à 11 heures, pas question de perdre sa place dans la file. La crise économique commence à se faire sentir avec une telle dureté en Israël que la menace d'une bombe ne trouble même plus les chômeurs. Comme dit Juliette, Israélienne née à Casablanca, la soixantaine, «la guerre, les touristes qui ne viennent plus, le chômage... tout ça, c'est la même chose, c'est "balagane" (le «bordel» en hébreu, ndlr)».

«La situation économique et politique est catastrophique, soupire-t-elle. Je travaillais comme cuisinière dans un hôtel mais il n'y avait plus de travail. Depuis le temps que je vis ici, c'est la première fois que je suis au chômage. Je cherche, mais il n'y a rien.» A côté d'elle, Dany, 31 ans, hoche la tête. Lui aussi vient pour la première fois s'inscrire au bureau de l'emploi. Comme Juliette, il était cuisinier dans un restaurant qui a été contraint de fermer faute de touristes. Arabe israélien, il est rejeté de partout. «On m'arrête sans cesse, on me fouille, on me bloque, il suffirait qu'un juif m'accuse de n'importe quoi pour que l'on me jette en prison. Alors, trouver du travail, ce n'est mê