Rome de notre correspondant
Vingt policiers italiens ayant participé, le 21 juillet lors du G8 de Gênes, à l'assaut de l'école Diaz, le quartier général des manifestants antimondialisation, ont officiellement reçu un avis d'ouverture d'enquête. Ils sont, depuis mardi soir, soupçonnés d'avoir causé des «lésions graves» aux militants réfugiés à l'intérieur du bâtiment et devront s'expliquer sur la violence de leur descente, qui s'était traduite par 61 blessés et 93 arrestations, dont 68 ont été déclarées illégitimes.
Le procureur de Gênes n'a pas exclu de convoquer l'ensemble des 140 fonctionnaires de police présents le soir de ce raid «au fur et à mesure qu'apparaîtront des indices de délit». Dans l'entourage du président du Conseil, Silvio Berlusconi, on est soulagé que tous les participants à l'opération n'aient pas été, en bloc, placés sous enquête. En revanche, c'est une véritable levée de boucliers au sein de la police. Les syndicats dénoncent le risque d'un «jugement sommaire». Même le Silp-CGIL, proche de la gauche, s'inquiète du choix de «procéder par la mise sous enquête de groupes de personnes». Au sein des gradés, on craint que cela alimente «la tendance au désengagement qui flotte parmi les policiers» depuis leur mise en cause pour les brutalités commises à Gênes.
Plus remontés, les syndicalistes proches de l'aile dure du gouvernement se déclarent «abandonnés» par le ministre de l'Intérieur, Claudio Scajola (Forza Italia). En vue du prochain sommet de l'Otan à Naples