L'opération «Moisson essentielle» de l'Otan en Macédoine, chargée de superviser le désarmement de la guérilla albanaise, a été officiellement déclenchée hier midi. L'Alliance, dont c'est la cinquième mission dans les Balkans depuis l'éclatement de la Yougoslavie, n'avait jusqu'ici dépêché qu'une avant-garde de 400 hommes, conditionnant l'envoi de l'essentiel de la force 3 500 hommes au total à un cessez-le-feu durable. Dans la soirée, quelque 150 militaires français étaient attendus à Skopje; le reste de la force devrait suivre dans les prochains jours. Avec 550 hommes, la France sera le deuxième contributeur derrière la Grande-Bretagne (1 800 hommes), qui coordonnera l'opération. Dix autres pays y participent, dont l'Italie et la Grèce, qui fournissent des contingents importants, mais aussi les Etats-Unis et l'Allemagne.
L'Alliance commencera la collecte des armes de l'UCK (Armée de libération nationale), qui s'est dit prête à désarmer volontairement, dès le début de la semaine prochaine, et l'opération devrait durer trente jours. L'Otan se serait engagée auprès de Skopje à ramasser un tiers des armes des rebelles d'ici au 31 août. A défaut, le Parlement macédonien, dont l'aval est indispensable pour entériner le plan de paix du 13 août, reporterait l'ouverture de ses travaux. L'Otan n'a toutefois pas précisé le nombre d'armes à «récolter» dans ses cinq centres. Des sources macédoniennes estiment qu'au moins 6 000 armes légères devraient être remises; une source occident