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Libération

Le gouvernement espagnol en plein scandale financier

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Des fonds détournés sous les yeux de proches d'Aznar.
publié le 23 août 2001 à 0h27

Madrid de notre correspondant

José Maria Aznar, le chef de l'exécutif espagnol, doit commencer à se faire du souci pour l'image de son gouvernement. Depuis son arrivée au pouvoir en juin 1996, puis sa triomphale réélection l'an dernier, ce Castillan austère n'a cessé de cultiver l'efficacité et l'honnêteté scrupuleuse comme les vertus cardinales de sa gestion. Dépourvu de tout charisme, Aznar avait su porter l'estocade à un Felipe Gonzalez discrédité par des scandales à répétition, avait remis la droite espagnole aux affaires et s'était érigé en «M. Propre» de la politique nationale. Aujourd'hui, pourtant, à l'approche de la rentrée parlementaire, l'état de grâce du Parti populaire (PP) d'Aznar pourrait bien voir ses jours compter.

Révélations. Les ennuis d'Aznar remontent à la mi-juilllet. Lorsqu'une société de placements en Bourse, Gescartera, est épinglée par la justice espagnole. On découvre dans les comptes de la société un «trou» colossal de 18 milliards de pesetas (108 millions d'euros). Le 16 juillet, Antonio Camacho, le directeur de Gescartera, est mis sous les verrous. Mais la chose devient plus délicate lorsqu'on apprend que le secrétaire d'Etat à l'Economie, Enrique Gimenez-Reyna, a lui aussi maille à partir avec la société, à commencer par le fait que sa propre soeur en est la présidente. Le PP d'Aznar s'empresse de réagir: Gimenez-Reyna démissionne, une commission d'enquête parlementaire est ouverte et on promet de faire bon ménage dans ses propres rangs.

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