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Libération

«Plus de négociations sous la pression des fusils»

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Les Macédoniens slaves se sentent trahis par l'Alliance atlantique.
publié le 23 août 2001 à 0h27

Skopje envoyé spécial

A l'heure des bulletins d'information, les conversations ne s'arrêtent plus dans les cafés de Skopje, dont les terrasses débordent à nouveau de monde. La peur de la guerre civile s'est dissipée mais l'accord de paix obtenu à l'arraché par les Occidentaux laisse un goût amer aux Macédoniens slaves. «Nous n'étions pas préparés à un conflit, nous sommes une petite nation et n'avons pas d'autre choix», explique résigné Jovan Pavlovski, un écrivain qui, lors des premières offensives de la guérilla albanaise en février, avait signé, avec une douzaine d'intellectuels, une lettre appelant les Occidentaux à l'aide. Les Macédoniens slaves (67 % des 2 millions d'habitants) restent convaincus dans leur majorité que les Albanais (23 % officiellement) veulent à terme la séparation des régions du nord-ouest, limitrophes du Kosovo et de l'Albanie, où ils sont majoritaires. Ils craignent que l'instauration d'un protectorat de l'Otan sur ces régions, qui deviendraient ainsi un mini-Kosovo, soit une étape vers ce but.

Abandonnés. Beaucoup se sentent trahis par l'Otan. «Nous sommes le dernier dommage collatéral de l'opération menée contre Milosevic au printemps 1999. La guérilla a ses bases arrière au Kosovo mais les Occidentaux n'ont rien fait depuis le début pour vraiment l'arrêter», souligne Antonio Milososki, porte-parole du gouvernement. Le Premier ministre Ljubco Georgievski, leader du VMRO (droite nationaliste), n'hésite pas à se demander dans un texte enflammé si «la