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Libération

A Belgrade, l'ex-président fait couler beaucoup d'encre.

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Trois livres se penchent sur l'homme et son action.
publié le 24 août 2001 à 0h28

Belgrade de notre correspondante

Chassé du pouvoir, livré au Tribunal pénal international pour les crimes de guerre commis en ex-Yougoslavie, Slobodan Milosevic continue d'obséder une bonne partie de l'opinion publique serbe. Son sort divise la classe politique, où il compte encore des fidèles, au point que son transfèrement à La Haye le 28 juin, sur décision du Premier ministre serbe Zoran Djindjic, a fait tomber le gouvernement yougoslave. Le fossé s'est creusé entre les deux figures de proue de la coalition DOS (Opposition démocratique de Serbie) au pouvoir, le président yougoslave Vojislav Kostunica et Djindjic. A tous les griefs qu'il nourrit à l'encontre du Premier ministre, Kostunica en a ajouté un de taille: il accuse à présent Djindjic et son cabinet d'avoir enlevé Milosevic, d'entretenir des liens avec le crime organisé et de plonger le pays dans une profonde crise politique qui pourrait déboucher sur des élections anticipées et sur l'éclatement de la DOS.

Scandale. L'Histoire, la grande, comme la petite, continue aussi d'intéresser la presse et les éditeurs en quête de best-sellers. Trois ouvrages consacrés à Milosevic sont déjà parus à Belgrade. A côté d'un pur panégyrique rédigé par Dragan Zagorac, l'ancien colonel Dragan Vuksic, aujourd'hui diplomate, retrace les erreurs de l'ancien dictateur. Son Avertissement d'un colonel à son commandant aux mains ensanglantées veut montrer que «les événements étaient prévisibles ainsi que leurs conséquences: tout aurait pu et