Le général Khaled Nezzar est un retraité actif. Tout particulièrement lorsqu'il s'agit de veiller aux destinées de l'armée algérienne. Et quand l'honneur de celle-ci sort passablement écorné des révélations de ses transfuges, c'est tout naturellement que l'ancien ministre de la Défense tente de colmater les brèches. Au cours d'une conférence de presse donnée à Alger mercredi soir, l'officier a annoncé son intention de porter plainte auprès de la justice française contre Habib Souaïdia. Auteur de la Sale Guerre aux éditions la Découverte, ce jeune sous-lieutenant parachutiste, aujourd'hui réfugié à Paris, dénonçait dans son livre la responsabilité de certaines unités spéciales de l'armée algérienne dans les massacres de civils attribués aux groupes islamistes armés. Puis au cours d'une émission télévisée, diffusée le 27 mai sur la Cinquième, il accusait le général Nezzar, éminence grise du pouvoir en Algérie, d'être «responsable de l'assassinat de milliers de personnes».
Ayant gravi un à un tous les échelons de la hiérarchie militaire, Khaled Nezzar a été l'un des principaux artisans de l'interruption du processus électoral en Algérie, en décembre 1991, puis de la stratégie d'éradication de la rébellion islamiste. Son implication personnelle dans des cas de torture paraît avoir été suffisamment documentée pour que la justice française accepte, en avril, de recevoir une plainte déposée contre lui par trois Algériens victimes de sévices. Ce qui obligea le vieux général à quitter