Washington
de notre correspondant
Ils se font face; les jambes de la journaliste vedette de la télévision ABC, Connie Chung, touchent presque celles de l'élu démocrate de Californie, Gary Condit:
«Congressman Condit, savez-vous ce qui est arrivé à Chandra Levy?
Non, je ne sais pas.
Avez-vous quelque chose à voir avec sa disparition?
Non.
Lui avez-vous dit ou fait quelque chose qui l'aurait poussée à disparaître du paysage?
Vous savez, Chandra et moi ne nous sommes jamais disputés une seule fois.
Avez-vous idée de qui pourrait avoir pu lui faire du mal?
Non.
Lui avez-vous fait du mal?
Non.
Avez-vous tué Chandra Levy?
Je ne l'ai pas tuée (1).»
L'air pincé, sans un sourire, Gary Condit, 53 ans, s'est résigné vendredi à passer au confessionnal cathodique, après un silence de trois mois. Oui, il a eu une «relation proche» avec la stagiaire du bureau fédéral des prisons, Chandra Levy, disparue le 30 avril dernier. Oui, il n'est «pas parfait», il a «fait des erreurs». Non, «rien ne lui fait penser» qu'elle était enceinte...
Un mensonge «clintonien». A sa demande, l'interview, tournée à Modesto, son fief californien, n'a duré qu'une demi-heure. Pour Condit, elle ressemblait à une capitulation face à la machine médiatique américaine. Pendant trois mois, il a tenté de fuir les journalistes, espérant que l'affaire allait retomber. Mais son silence n'a fait que renforcer l'appétit féroce des médias. Ce fait divers, mêlant pouvoir, crime et sexe, était trop beau. Avec, comme piment