Genève
de notre correspondant
Mary Robinson, l'ancienne présidente irlandaise devenue haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, aura la délicate tâche de conduire les travaux de la Conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance qui se tiendra à Durban, en Afrique du Sud, du 31 août au 7 septembre. Ce sera la troisième conférence mondiale consacrée à ce thème et la première postapartheid. Elle vise à adopter une déclaration et un plan d'action qui «fourniront les normes, les structures et les remèdes capables d'assurer la dignité et l'égalité de tous, et le plein respect des droits de l'homme de chacun». Deux sujets très politiques cristallisent les passions: le Proche-Orient et la question des réparations liées à l'esclavage (lire ci-dessous).
Les Etats africains attendaient initialement de cette conférence des excuses pour l'esclavage et la traite des noirs, or les Occidentaux ne parlent que de remords ou de regrets. Qu'en pensez-vous?
Ce qui est important, c'est que la communauté internationale en tant que telle s'exprime de manière vigoureuse. Les mots de profonds regrets et de remords sont sans doute plus appropriés dans la mesure où les Etats, dans leur diversité et dans la singularité de leur histoire, s'exprimeront de manière commune. Les excuses sont sans doute préférables à des niveaux bilatéraux. Cela dit, lorsque j'étais présidente de la République irlandaise, le Premier ministre britannique, Tony Blair