Le coup d'envoi est donné pour Moisson essentielle, l'opération de l'Otan destinée à recueillir les armes de la guérilla albanaise en Macédoine. Dès ce matin, l'UCK (Armée de libération nationale) devrait commencer à livrer volontairement ses kalachnikovs aux points de collectes, supervisés par quelque 5 000 militaires occidentaux déployés dans les zones à majorité albanaise au nord-ouest de cette ex-petite République yougoslave. «Le chemin ne sera pas facile, mais l'alternative est claire, c'est la guerre», a affirmé, hier, lors d'une conférence de presse, le général danois Gunnar Lange, commandant de cette opération qui commence assez mal. En effet, il n'a pas réussi malgré deux jours de négociations à trouver un accord avec les autorités macédoniennes, qui jugent «peu sérieux» le nombre d'armes quelque 3 300 pièces qui seront neutralisées. «Cela ne va faire qu'encourager les rebelles à garder leurs armes et à continuer la guerre», a indiqué le porte-parole du gouvernement, Antonio Milososki.
Sceptique. Ce bras de fer entre le gouvernement de Skopje et les Occidentaux menace l'ensemble de cette mission prévue théoriquement pour ne durer que trente jours. Le Parlement, dominé par les partis des Slaves macédoniens (63 % de la population), doit entériner avec les partis des Albanais de souche (23 % de la population) l'accord politique signé le 13 août sous de très fortes pressions occidentales. Mettant fin à sept mois de conflit, il prévoit des droits accrus pour les Alban