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Libération

Les dirigeants de Côte-d'Ivoire accusés de xénophobie:

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L'ONG Human Rights Watch dénonce le rôle du gouvernement dans les massacres de la fin 2000.
publié le 28 août 2001 à 0h29

Abidjan de notre correspondante

«Les dirigeants des gouvernements de Côte-d'Ivoire ont mené une politique violemment xénophobe qui menace de déstabiliser le pays.» Dans un épais rapport sur les événements d'octobre et décembre 2000 (1), l'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch ne mâche pas ses mots pour dénoncer le rôle du gouvernement ivoirien dans les flambées de violence qui firent au moins 200 morts à la fin de l'année dernière. Alors que l'ancien Premier ministre Alassane Ouattara, un musulman du Nord, était exclu des élections présidentielle puis législatives, la répression contre ses partisans tournait au massacre des ressortissants du Nord et des étrangers musulmans. «La brutalité qui a imprégné la période des élections est le fruit d'une dangereuse politique de manipulation ethnique à des fins électorales», assène le rapport.

C'est la première fois qu'une ONG indépendante va aussi loin. Les précédentes enquêtes, dont celle des Nations unies, accusaient les forces de l'ordre, principalement les gendarmes, de tueries, de tortures et de viols. Mais Human Rights Watch s'en prend directement au pouvoir en place à Abidjan au moment des faits: le général Guei, ex-chef de la junte, et l'actuel président, le socialiste Laurent Gbagbo. Et elle appelle la Conférence mondiale sur le racisme, qui s'ouvre vendredi à Durban, en Afrique du Sud (lire page 9), à «condamner les dirigeants ivoiriens qui ont encouragé l'intolérance basée sur les différences ethni