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Libération

Un Rwandais acquitté, mais en prison:

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La France hésite à accueillir ce Hutu jugé par le TPIR pour génocide.
publié le 28 août 2001 à 0h29

Montpellier correspondance

Le 7 juin, à l'issue d'un procès ouvert en octobre 1999, le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) déclarait Ignace Bagilishema non coupable de génocide, crimes contre l'humanité et violations graves des conventions de Genève. Premier acquitté des neuf accusés jugés jusqu'à aujourd'hui pour le génocide perpétré contre les Tutsis entre avril et juillet 1994, l'ancien maire de Mabanza, une ville de 70 000 habitants dans l'ouest du Rwanda, dort pourtant toujours en prison à Arusha, en Tanzanie, où siège le TPIR.

Dès juin, ses deux avocats, le Montpelliérain François Roux et le Mauritanien Maroufa Diabira, et le greffier du tribunal ont demandé à la France de l'accueillir. Bagilishema a en effet trouvé dans l'Hexagone deux personnes prêtes à se porter caution de son engagement à se représenter devant le TPIR pour son procès en appel ­ deux coopérants venus témoigner à l'audience ­ et une adresse où loger pour se présenter chaque mois à la police française. C'étaient les conditions posées par les juges dans l'ordonnance de mise en liberté. Laconique, Hubert Védrine, le ministre des Affaires étrangères, a expliqué qu'il ne pouvait «donner une suite favorable à cette demande».

Délicat. Le greffier s'est alors tourné vers deux autres pays, dont le Canada, puis a renouvelé, la semaine dernière, sa demande au ministère français des Affaires étrangères. «En dehors des pays africains, où il ne peut pas résider pour des questions de sécurité, la France