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Libération

Deuil palestinien pour un chef martyr

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Foule énorme aux obsèques du leader du FPLP à Ramallah.
publié le 29 août 2001 à 0h30

Gilo, Ramallah envoyée spéciale

Face à la Cisjordanie, la colline de Gilo est déserte. Malgré l'entrée de l'armée israélienne, aux premières heures du jour, dans le village palestinien de Beit Jala, plus bas dans la vallée, ce quartier de colonisation juive des environs de Jérusalem est toujours la cible de tireurs embusqués. Derrière le mur construit par l'armée pour protéger les habitants les plus exposés, des curieux s'abritent maladroitement des balles. Les rues sont désertes. Des remparts de béton ont été installés devant les endroits à risques: l'entrée de la synagogue et aussi les arrêts de bus.

Dans cette ambiance très tendue, une jeune Israélienne sort soudain de chez elle, accompagnée de deux enfants en bas âge, à portée de tir de Beit Jala. Elle va faire ses courses, elle a l'air tranquille. N'a-t-elle pas peur? «Bien sûr que j'ai peur, mais je suis chez moi ici, ils ne m'en feront pas bouger.» Que faudrait-il faire pour arranger la situation? «Une seule solution: il faut expulser tous les Arabes. Ce ne sont que des animaux...»

Rafales tirées en l'air. A une vingtaine de kilomètres de là, c'est-à-dire une bonne heure de voiture et de marche à cause des check points, la haine est tout aussi palpable, en sens inverse. Les Palestiniens enterrent à Ramallah un de leurs leaders, Abou Ali Moustapha, le chef du FPLP (Front populaire de libération de la Palestine, une des trois composantes de l'OLP de Yasser Arafat), tué la veille dans son bureau par des missiles israéliens.