Tokyo a réitéré hier son refus d'extrader Alberto Fujimori, réfugié depuis novembre au Japon, malgré la décision du Parlement péruvien de poursuivre l'ex-Président pour crimes contre l'humanité. Quinze jours après son entrée en fonctions, le président péruvien Alejandro Toledo a en effet obtenu, dans la nuit de lundi à mardi, l'aval unanime du Congrès pour lancer des poursuites contre Fujimori pour «crimes contre l'humanité».
Au courant. Cette procédure autorise le démarrage d'une instruction pour sa responsabilité présumée dans deux massacres, perpétrés au plus fort de la lutte contre le Sentier lumineux (SL, maoïste). Le 3 novembre 1991, un commando paramilitaire avait, par méprise, tué quinze participants à une fête privée. Le 18 juillet 1992, un autre commando avait exécuté neuf étudiants et un professeur d'université, soupçonnés de constituer une cellule du SL.
Le rapport de la commission d'enquête, présenté aux parlementaires, contient des témoignages d'ex-agents du service de renseignements (SIN) qui assurent que l'ex-Président était au courant des exactions. Dans une cassette vidéo montrée au Congrès, l'ex-chef du SIN et éminence grise de Fujimori, Vladimiro Montesinos, affirme que «tout se décide ici», se référant au SIN qui était sous la tutelle directe de l'ex-Président.
La récente inculpation de Montesinos au Pérou, notamment pour atteintes aux droits de l'homme, et les révélations sur ses pratiques de corruption (achat d'hommes politiques, de magistrats...) ont fin