Londres intérim
Iain Duncan-Smith, favori dans la course à la direction du parti conservateur britannique, se veut le digne héritier de Margaret Thatcher. Son refus de l'euro, de l'immigration clandestine et de l'intégration européenne séduit une base restée nostalgique de la Dame de fer. Mais depuis quelques jours, le champion de l'aile dure des tories est sommé de prendre ses distances avec une partie de son entourage un peu trop sensible aux thèses de l'extrême droite.
Vendredi, on apprenait à la une de la presse qu'un curieux, en composant le numéro vert du BNP (British National Party), a eu la surprise d'entendre la voix d'Eric Griffin, 79 ans, membre des tories depuis cinquante-trois ans et l'un des chefs de campagne de Iain Duncan Smith. Eric Griffin a répondu tout simplement parce que la ligne est installée dans son salon: sa femme travaille à plein temps pour le BNP et son fils, Nick, en est le président.
Masquée. Le BNP? «Le plus important parti fasciste britannique», selon Searchlight, organisme apolitique spécialisé dans l'étude des courants d'extrême droite en Grande-Bretagne et en Europe. L'ultradroite ne se limite pas aux seuls BNP et National Front, mais semble aussi bien ancrée au sein du parti conservateur. Elle est d'autant plus dangereuse qu'elle avance masquée, en chapeau melon et non en bottes de cuir, selon Searchlight: «Notre fascisme à nous est très britannique, réservé, discret, de bon ton et surtout poli. Diplomatique, même. Pas de cri ni de mot plus