Bangkok de notre correspondant
Le Timor-Oriental va franchir une étape clé sur la voie de son indépendance avec l'élection, aujourd'hui, d'une Assemblée constituante qui sera chargée de décider du système politique du pays. Le déroulement pacifique du scrutin est considéré comme crucial si cette moitié d'île, qui s'est libérée du joug indonésien il y a deux ans jour pour jour, veut donner la preuve de sa maturité politique à la communauté internationale.
Contraste. La campagne qui a duré cinq semaines n'a connu qu'un très petit nombre d'incidents violents: deux militants du parti indépendantiste Fretilin, qui devrait remporter une large majorité des 88 sièges de l'Assemblée, ont été arrêtés par la police onusienne pour avoir tenté d'intimider des villageois. Un contraste réconfortant par rapport aux deux scrutins précédents. En 1975, des élections multipartites organisées dans la foulée de la décolonisation portugaise ont tourné à la guerre civile, favorisant l'annexion du territoire par l'Indonésie. En 1999, massacres et destructions ont précédé et suivi le référendum d'indépendance, également organisé par les Nations unies.
Sergio Vieira de Mello, chef de l'Autorité transitoire des Nations unies qui administre le territoire depuis 1999, estime que «les Timorais ont donné une leçon de démocratie». «Il faut se souvenir de la ruine fumante qu'était le Timor-Oriental il y a deux ans. Le plus important est la stabilité, et le pays a cette stabilité», dit-il. Il reste à voir les ré