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Libération

Normandie-Niémen: les oubliés des marais.

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Localisés en Russie, les corps des pilotes de l'escadrille n'ont toujours pas été repêchés.
publié le 30 août 2001 à 0h30

Moscou envoyé spécial

C'est un paysage de marécages que découvrent les pilotes français de l'escadrille Normandie (on y accolera plus tard le nom de Niémen), lorsqu'ils atterrissent, au printemps 1943, sur le terrain de Plotniany zavod, à une vingtaine de kilomètres de Kalouga (ouest de Moscou) et à moins de trente kilomètres du front. Il y a là Albert, Risso, Durand, Lefèvre, La Poype. D'autres les rejoindront. Tous participent à cette aventure bientôt légendaire ­ symbole durable de l'amitié franco-soviétique ­ au prix de combats aériens meurtriers. Les corps et les avions de certains de ces pilotes portés «disparus» sont-ils toujours là, enfoncés au fond de ces marais?

Numéro. Vadim Kirjanov l'affirme. Dans les années 70 et 80, cet homme qui travaille dans une association cherchant des Russes disparus pendant la Deuxième Guerre mondiale, interroge les paysans des environs. Ils lui parlent de ces avions russes pilotés par des Français ­ aisément recon naissables à leur nez tricolore ­ qu'ils ont vu tomber non loin de chez eux dans des marais inaccessibles. Kirjanov croise ces informations avec des documents d'archives. Et identifie un premier pilote: Raymond Derville abattu le 13 avril 1943. «Les Allemands ont récupéré son corps et l'ont enterré avec les honneurs, on a retrouvé les traces de sa tombe», raconte Vadim Kirjanov.

Puis, dans un marais, le Russe parvient à lire un numéro sur un bout d'avion: 04142/0435. Tombé quel jour? Les villageois parlent du 31 août 1945. Ils s