A moins d'un mois des législatives, la Pologne se retrouve au bord de la crise financière et la droite au pouvoir, en pleine déroute, donne des signes de panique. Mardi, le Premier ministre Jerzy Buzek a brusquement congédié son ministre des Finances, Jaroslaw Bauc, accusé de ne pas l'avoir informé à temps de la situation catastrophique des finances publiques. Une décision largement interprétée comme un geste de désespoir alors que le parti de Buzek risque sa place au Parlement lors du scrutin du 23 septembre.
Mesure radicale. Le 8 août, le ministre des Finances tire la sonnette d'alarme. Si aucune mesure radicale n'est prise, annonce-t-il lors d'un Conseil des ministres, le déficit budgétaire atteindra 88 milliards de zlotys (23 milliards d'euros) l'an prochain. Bauc propose un train d'économies drastiques, dont un gel des retraites et de certaines allocations, provoquant un tollé. Le chef du gouvernement doit intervenir à la télévision pour rassurer les retraités et s'excuser de la façon dont la nouvelle a été communiquée, essentiellement au travers de fuites dans la presse.
Simultanément, une commission indépendante, mise sur pied par Buzek pour vérifier les chiffres avancés par son ministre, confirme le scénario catastrophe. Selon elle, le déficit pourrait atteindre 93 milliards de zlotys (24,2 milliards d'euros), soit 11 % du produit intérieur brut (PIB). Mais Buzek, inquiet de l'impact de cette annonce auprès de l'électorat et sous la pression de ses ministres, qui se re