La Tunisie, qui comptait sur les Jeux méditerranéens, qui s'ouvrent dimanche, pour redorer son image, a raté le coche en choisissant Habib Ammar comme président du comité d'organisation. Régulièrement mis en cause pour ses atteintes aux droits de l'homme, Tunis a donné à l'ex-responsable de la Brigade d'investigation et de recherche, tristement célèbre pour les tortures qu'elle faisait subir aux opposants, le poste le plus en vue d'une compétition qui, jusqu'au 15 septembre, attirera 3500 athlètes de 23 pays. Le gouvernement du président Ben Ali a eu beau investir 180 millions de dollars dans des installations destinées à accueillir ses hôtes, le passé de Habib Ammar, peu conforme aux idéaux olympiques, fait tache. L'alerte a été lancée par les associations de défense de droits de l'homme de l'Organisation mondiale contre la torture (OMCT), basée à Genève, à Reporters sans frontières, qui a demandé à la ministre française des Sports, Marie-George Buffet, de boycotter la cérémonie d'ouverture. Sept personnalités, dont l'ancien évêque Mgr Jacques Gaillot et l'écrivain Gilles Perrault, ont appelé le nouveau président du Comité international olympique, Jacques Rogge, à dénoncer les «crimes de torture» commis sous la direction du général Ammar. Selon l'OMCT, Habib Ammar, qui, après avoir fait ses preuves dans la police paramilitaire, fut ministre de l'Intérieur de Ben Ali, a donc été directement impliqué dans les exactions commises contre les opposants de 1984 à 1988, une «périod
Mauvais casting en Tunisie.
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publié le 31 août 2001 à 0h31
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