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Libération

Washington, forteresse contre l'antimondialisation :

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La ville construit une clôture grillagée pour protéger, fin septembre, les réunions du FMI et de la Banque mondiale.
publié le 31 août 2001 à 0h31

Washington

de notre correspondant

Croyant bien faire, la bonne ville de Washington, qui attend 100 000 manifestants antimondialisation, les 29 et 30 septembre, pour les assemblées générales annuelles du FMI et de la Banque mondiale, a opté pour la stratégie de la forteresse. Une clôture de trois mètres de haut va être posée autour des sièges des deux institutions financières. Précaution supplémentaire, elle englobera également la Maison Blanche voisine. Soit, au total, quatre kilomètres de grillage et 2 millions de dollars.

«Esprit fermé». A peine annoncé, ce projet est devenu le point de fixation des manifestants. Les indignations qu'on avait entendues à Québec au printemps dernier, lorsque la police avait entouré le sommet des Amériques d'une telle clôture, ont ressurgi: «mur de la honte», «mur de Berlin»... «C'est une violation du droit inaliénable de manifester, c'est un symbole de répression, c'est le symbole du pouvoir et de l'esprit fermé de la Banque mondiale», s'étrangle ainsi Mervyn Macano, porte-parole de l'International Action Center qui regroupe les manifestants antimondialistes. Les avocats de l'IAC et d'autres organisations ont déposé plainte devant les tribunaux.

La capitale a vécu de très nombreuses manifestations, mais avait toujours réussi à se passer de tels grillages coulés dans des socles en béton. Pendant la guerre du Viêt-nam, la Maison Blanche avait été entourée de bus posés à la queue leu leu, bricolage de fortune bien moins symbolique que le projet de