Londres de notre correspondant
Diane Pretty, clouée sur une chaise roulante, paralysée de la plupart de ses membres, a éclaté en sanglots à l'énoncé de l'arrêt de la Haute Cour de Londres. Atteinte d'une dégénérescence nerveuse incurable, elle réclame une mort «digne» et «sans souffrance». Mais, ne pouvant pas mettre fin à ses jours sans l'aide de son mari, Brian, elle veut être sûre qu'il ne sera pas poursuivi et demande à la justice de lui accorder à l'avance l'immunité. Elle a remporté vendredi une première victoire.
Début août, le procureur général lui avait refusé une telle garantie. Diane s'était alors tournée vers la Haute Cour. Vendredi, un magistrat l'a autorisée à faire appel de la décision du parquet. «La démarche de la requérante réunit les éléments nécessaires pour qu'une suite favorable puisse lui être donnée», a-t-il déclaré. Il reviendra donc à un tribunal de trancher si, oui ou non, cette mère de deux enfants peut se suicider avec l'assistance de son époux. Son avocat, Philip Havers, a expliqué qu'elle se trouvait en phase terminale et que son décès, dans ce cas provoqué par un arrêt respiratoire, était proche: «La requérante est bouleversée à l'idée de la souffrance qui accompagnera sa mort et souhaite très fortement [...] que la douleur et la perte de dignité dont elle souffrira si la maladie poursuit son cours lui soient épargnées.»
Agée de 42 ans, Diane Pretty habite Luton, au nord de Londres. En 1999, les médecins lui ont diagnostiqué une sclérose latérale