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Libération

Mohammed VI sort du silence... pas du secret

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Il a abordé l'affaire Ben Barka et le Sahara-Occidental sans les éclaircir.
publié le 5 septembre 2001 à 0h43

«Je ne sais pas ce qui s'est passé. J'aurais pu poser la question à mon père, mais je ne l'ai pas fait. Je ne l'ai pas fait parce que lui-même ne m'en avait jamais parlé. J'ai respecté son silence»: Mohammed VI a choisi le long entretien qu'il a accordé hier au Figaro pour s'exprimer pour la première fois sur les révélations publiées récemment en France et au Maroc sur l'assassinat, en 1965, de Mehdi Ben Barka, le chef de l'opposition marocaine. «Je le répète, je ne sais pas ce qui s'est passé et les principaux acteurs de l'affaire Ben Barka ne sont plus là», a insisté le successeur de Hassan II semblant indiquer ainsi qu'il n'y a plus rien à attendre des autorités marocaines pour éclaircir les conditions de la mort de Ben Barka. Rien, exceptée une compréhension de la volonté de la famille du défunt de «savoir où se trouve la dépouille». «Je ne demanderai pas à Béchir Ben Barka (son fils, ndlr) d'oublier et de tirer un trait sur le passé mais le temps est peut-être venu de voir ce dossier différemment», a-t-il ajouté sans expliquer ce qu'il entendait par «différemment», mais en avertissant qu'il «s'opposerait à toute récupération ou instrumentalisation, mercantile ou idéologique, de cette affaire».

Mohammed VI s'est voulu tout aussi catégorique sur l'interminable conflit du Sahara Occidental. Faisant allusion au nouveau plan de l'ONU prévoyant l'autonomie de l'ancienne colonie espagnole, et non plus l'indépendance revendiquée par le Front Polisario, le souverain chérifien aff