Pékin de notre correspondant
Les Nord-Coréens savent accueillir leurs amis. Trois jours durant, le président chinois Jiang Zemin a eu droit, à Pyongyang, à une déferlante humaine «spontanée» comme le pays du «grand leader» Kim Jong-il sait en organiser. Poète à ses heures, le président chinois s'est dit convaincu que «la fleur de l'amitié entre la Chine et la Corée du Nord s'épanouira davantage»... Le mois dernier, Kim Jong-il avait, de manière tout aussi spectaculaire, effectué une visite officielle à Moscou à bord d'un train de luxe. En l'espace de quelques semaines, le leader du dernier bastion stalinien sur terre, chef d'un régime en faillite et d'un pays en ruine, a ainsi reçu le soutien de deux puissances nucléaires, membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU: pas mal pour un Etat qualifié de «voyou» à Washington. La Corée du Nord a également engrangé ces derniers mois des reconnaissances en cascade des Européens. La France, l'un des deux derniers membres de l'UE à rechigner, a néanmoins envoyé une délégation parlementaire à Pyongyang cette semaine.
Moratoire. Si le dictateur nord-coréen marque des points en accueillant en grande pompe le président chinois, ce dernier y trouve son compte en apparaissant comme un élément constructif et incontournable dans l'équation coréenne. Jiang Zemin a répété, tout au long de sa visite, son soutien au processus de réconciliation intercoréen. Il a également obtenu de Kim Jong-il qu'il réitère sa promesse de moratoire sur ses es