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Libération

Immigration mexicaine: Bush gêné par ses promesses.

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A Washington, le président mexicain espérait un engagement sur le sort des clandestins.
publié le 7 septembre 2001 à 0h45

Washington

de notre correspondant

Dans la forme, le président mexicain Vicente Fox a été reçu comme un prince à Washington: orchestres, dîner d'Etat (le premier donné par George W. Bush), feu d'artifice, cérémonie au Congrès. Sur le fond, pourtant, sa visite officielle a été entourée d'une gêne palpable, le ralentissement économique ayant rendu difficiles les ouvertures précédemment promises par Bush, que ce soit en matière de commerce ou d'immigration.

Lorsque Fox a proposé mercredi d'accélérer les discussions entre les deux pays sur le sort des Mexicains travaillant illégalement aux Etats-Unis, afin de trouver «un accord avant la fin de l'année», il a plongé ses hôtes dans l'embarras. John Ashcroft, l'attorney general (ministre de la Justice), a indiqué peu après qu'il souhaitait certes un accord «le plus vite possible» mais qu'il était «incapable de prédire une date exacte».

Histoire. Trois millions de Mexicains vivent illégalement aux Etats-Unis. Ils sont sous-payés, n'ont pas de couverture sociale, vivent dans des logements souvent insalubres. Une commission bilatérale travaille depuis des mois sur ce dossier, mais la question d'une régularisation est très controversée aux Etats-Unis, surtout dans les rangs conservateurs.

Hier, devant les deux cham bres du Congrès, Vicente Fox a tenté d'émouvoir les législateurs américains: «Les parents de beaucoup d'entre vous étaient des immigrants venus d'une autre terre... des hommes et des femmes prenant le risque d'une nouvelle vie...»