Minsk de notre envoyée spéciale
Le président biélorusse Alexandre Loukachenko, qui fait figure de dernier dictateur d'Europe depuis la chute en octobre du président yougoslave Slobodan Milosevic, remet pour la première fois ce dimanche son mandat en jeu dans une élection qui pourrait être entachée de fraudes. «On peut déjà dire que les conditions posées par l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), qui observe le scrutin, ne sont pas remplies», estime la présidente du comité Helsinki des droits de l'homme de Biélorussie, Tatsiana Pratsko qui relève notamment que les candidats de l'opposition n'ont pas eu un accès égal aux médias et que leurs sympathisants ont été harcelés par les pouvoirs publics. On ne compte plus le nombre de journaux et de tracts saisis, de militants interpellés ou d'ordinateurs volés au cours de la campagne. «Seuls 2 à 3 % de la population ont pu avoir en main notre programme», estime Alexandre Starikiévitch, un des porte-parole du principal candidat de l'opposition Vladimir Gontcharik.
Surprise. La désignation d'un candidat unique de l'opposition, en la personne de Gontcharik, est la plus grande surprise de ce scrutin. Elle est le fruit d'un compromis laborieux élaboré après l'échec des législatives d'octobre, boycottées par la plus grande partie des formations de l'opposition. Sectaire et déchirée par des conflits de personnes, l'opposition démocratique et nationaliste a mis de l'eau dans son vin et donné son soutien à un candid