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Libération

Durban: l'échec du fourre-tout.

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Sionisme, esclavagisme, colonialisme: la Conférence mondiale sur le racisme, à la peine, a reporté à ce samedi l'adoption d'une déclaration finale.
publié le 8 septembre 2001 à 0h46

Durban envoyée spéciale

Jusqu'au bout, les pourparlers se seront enlisés, sur la question d'Israël et celle des réparations pour l'esclavage. Vendredi soir, au-delà de la limite que s'était fixée la conférence, les questions de sémantique opposaient toujours Africains et Européens, sur les «excuses», les «remords» ou les «regrets» à exprimer pour la traite négrière et le colonialisme. Sur l'épineuse question proche-orientale, l'impasse persistait sur l'adoption d'une déclaration finale, même minimale. La délégation palestinienne n'en finissait pas de reporter ce qu'elle annonçait comme une ultime conférence de presse, alors que d'heure en heure, la cérémonie officielle de clôture était repoussée, jusqu'à être reportée à samedi, témoignant de l'échec annoncé. Décidée il y a cinq ans, préparée durant dix-huit mois, cette semaine de grand-messe contre le racisme aura été marquée par d'inextricables controverses politiques.

Ovation. Certes, la conférence aura eu ses «grands» moments: les envolées mystiques du prix Nobel de la paix Desmond Tutu, le discours de près de trois heures de Fidel Castro, en espagnol, dans un stade rempli de Sud-Africains privés de toute traduction, et l'incroyable ovation faite par les délégations officielles, les élus noirs du Congrès américain en tête, à un ministre zimbabwéen s'efforçant de justifier les invasions de fermes blanches dans son pays.

Fourre-tout, la conférence aura pêché par excès d'ambition. Il y a été question de tout: Tibet, femmes, hom