Minsk envoyée spéciale
L'opposition biélorusse a réclamé hier l'annulation de l'élection présidentielle, qualifiée de «non démocratique» par l'OSCE, à l'issue de laquelle le très autoritaire président biélorusse a été déclaré réélu avec 75,6 % des voix. «Ces résultats rappellent la période soviétique, où la participation était de 100 % et où les électeurs votaient à 100 % pour l'unique candidat», a souligné Tatsiana Pratsko, présidente du Comité Helsinki des droits de l'homme de Biélorussie. Le principal candidat de l'opposition, le leader syndical Vladimir Gontcharik, a qualifié l'élection de «tromperie monstrueuse» et accusé le Président d'avoir «doublé ses votes». Selon le décompte parallèle fait par les observateurs de l'opposition, Loukachenko n'a obtenu que 46 % des suffrages et n'a ainsi pas franchi la barre du premier tour.
Preuves difficiles à réunir. Les possibilités d'action de l'opposition sont limitées, voire nulles. La présidente de la commission centrale électorale est une fidèle de Loukachenko. La procédure d'appel est compliquée et les preuves de falsification difficiles à réunir. Elles porteraient essentiellement sur le système de vote anticipé qui a permis à 14 % des Biélorusses de voter durant cinq jours avant le scrutin, sans avoir besoin de justifier leur absence le jour de l'élection.
Peut-être grugés, certainement dépités, les leaders de l'opposition ont déjà appelé la rue à la rescousse. Mais celle-ci ne les a pas entendus. Ils n'étaient pas plus de 3 0