Varsovie de notre correspondante
A dix jours du scrutin législatif du 23 septembre, les cartes semblent déjà distribuées. La coalition de gauche SLD-UP est assurée de reprendre le pouvoir après quatre ans de gouvernement erratique de la droite catholique AWS. La coalition au pouvoir doit, elle, se battre pour sa survie, sinon pour «son honneur» selon les termes de Lech Walesa, fondateur de Solidarité et prix Nobel de la paix, retiré aujourd'hui de la vie politique.
La victoire étant acquise pour la gauche, il ne s'agit plus seulement de cela. L'objectif est de gouverner seule. Le SLD a encore en mémoire sa difficile coalition il y a huit ans, un mariage de raison avec le parti paysan PSL basé sur les racines ex-communistes communes, et non sur une homogénéité de programme. «Non seulement nous devons gagner, mais nous devons obtenir plus de 50 % des voix à la Diète (chambre basse du Parlement) et au Sénat», lançait le leader de la coalition Leszek Miller à un millier d'électeurs rassemblés lundi à Kielce, le fief de la gauche ex-communiste. Pour ne pas devoir former une coalition avec le PSL qui représente 11 % des intentions de vote, «nous devons nous battre jusqu'à la dernière minute», appelait Miller.
Solidarité dispersée. Se battre, mais contre qui? Il ne reste plus grand-chose du grand mouvement Solidarité qui il y a 20 ans avait rassemblé 10 millions de Polonais. La seule formation qui en est directement issue l'AWSP du Premier ministre Jerzy Buzek risque de ne pas fra