Londres de notre correspondant
Le nouveau patron des tories se veut le digne héritier de Margaret Thatcher. Iain Duncan Smith, désigné hier à l'issue d'un scrutin interne avec 61 % des voix, est un anti-européen convaincu et un défenseur des valeurs familiales et traditionnelles. Les membres du parti conservateur ont préféré ce père de quatre enfants, inconnu il y a peu, à un vieux routier de la politique, chef de file des modérés, Kenneth Clarke. A 47 ans, Duncan Smith succède à William Hague, démissionnaire après sa débâcle face à Tony Blair en juin. Mais, la presse britannique ne s'est pas privée d'ironiser sur la similitude physique et idéologique entre les deux hommes. Décrit comme «encore plus chauve, encore plus vieux et encore plus à droite» que son prédécesseur, Duncan Smith semble être promis au même sort électoral.
«Fouettard». Fils de pilote, ancien officier de la garde écossaise, il n'a jamais occupé de fonction ministérielle. Favorable à la peine de mort, adversaire acharné de la monnaie unique, il avait refusé de rejoindre le cabinet de John Major pour protester contre la ratification du traité de Maastricht. Défenseur des châtiments corporels à l'école, il avait été traité de «fouettard» par son adversaire tory. Autant d'atouts pour séduire des militants nostalgiques de la dame de fer dont la moyenne d'âge tourne autour de 65 ans. Au cours d'une campagne féroce, il a tenté de policer son image en écartant de son entourage ceux qui s'étaient rendus coupables de